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Ethnies et études démographiques
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C ette série concerne la polémique qui opposa
au tournant des XX° et XXI° siècles certains démographes de l'INED, les plus notables
étant Michèle Tribalat et Hervé Le Bras, autour de l'introduction du critère de
«l'ethnicité» des populations étudiées par cet institut. Une polémique très virulente, au
point qu'elle déboucha sur quelques procès dont un, en diffamation, intenté par l'INED
contre Hervé Le Bras qui était (et est encore, autant que je sache) un de ses chercheurs.
Je me suis intéressé à la question en 2002, lors d'une courte reviviscence de cette
polémique, consécutive à «l'Affaire Le Bras» qui agita fort Le Monde mais très peu
les autres médias, moins encore la justice (qui sur cette «affaire» ordonna un non-lieu),
et à la réapparition de Michèle Tribalat qui, dans ces mois troubles allant de
«l'insécurité ethnique» des banlieues au «voile ethnique» des écoles publia quelques
livres et plusieurs articles qui la remirent en selle brièvement en tant que «star» (vous
savez: ces personnes dont les médias décident qu'elles ont motif à notoriété sans qu'on
sache vraiment pourquoi). De cet intérêt sont nés trois textes recensés ci-contre; de
plus j'ai repris du site d'Alain Blum, démographe à l'INED lui aussi, les pages d'un
débat sur ces questions qui eut lieu en 1998 et 1999.
Le premier texte est un constat et un essai d'évaluation de la pertinence des concepts
et méthodes de Michèle Tribalat, enfin une discussion plus générale sur l'«ethnie» en
statistique publique, où je conclus que tout ça n'est pas évident, et surtout, que les
concepts de Michèle Tribalat sont assez flous et même spécieux. Le texte suivant est plus
polémique et entre autres, je m'y essaie à comprendre une chose que je ne faisais que
survoler dans le premier: quelles peuvent être les motivations réelles (conscientes ou
inconscientes) de la chercheuse ? Le dernier traite le sujet plus en profondeur:
toujours en partant des travaux récents de Michèle Tribalat et ceux de quelques autres
démographes «ethnicistes», je traite cette question dans une perspective historique, en
tentant de comprendre ce qui peut motiver certains statisticiens à lire la démographie
et les tensions sociales à la lumière de la supposée extranéité de certaines populations.
Pour ces trois textes, je me suis largement appuyé, tant sur les travaux en question que
sur les contributions recensées par Alain Blum de l'INED et Maurizio Gribaudi de l'EHESS
dans le débat qu'ils animèrent, et qui est mis ici en annexe.
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