C e qui m'ennuie le plus avec «le réseau des réseaux», «le Web», «la Toile», bref, Internet, c'est la délinquance. Car, par essence, la délinquance est une agression, et je déteste qu'on m'agresse. Pour parler d'une chose dont je n'avais pas conscience jusqu'à il y a deux semaines, pour qui ne s'inquiète pas de ces choses, il y a un nombre proprement incroyable de tentatives d'intrusion sur les machines connectés par une carte réseau sur Internet. Précisément, je m'en suis rendu compte après avoir modifié ma connexion: auparavant je le faisais par une connexion USB, ce qui avait l'avantage de déporter le lien réseau sur mon boîtier ADSL; j'ai opté pour la connexion par carte réseau car je pensais (et c'est le cas) que ça améliorerait la vitesse de transmission des données, mais je n'avais pas pensé à ceci, et pour tout dire, je ne l'imaginais même pas: en me reliant au réseau ainsi mon ordinateur même «est sur le réseau», manière de dire que mon ordinateur est visible de tout ordinateur disposant d'une carte de même type. Enfin si, ça je l'imaginais très bien (sinon il me faudrait revoir la qualité de mes formations en informatique), mais je n'imaginais pas, à la fois le nombre invraisemblable d'attaques (hacking), et la faible protection de Windows (version 2000) contre elles. Pour exemple, entre 15h42 et 15h51, le 18/09/2006, il y eut cinquante tentatives d'intrusion sur ma machine, une toutes les 12 secondes. Et encore, c'est «par temps calme» car je n'avais aucune activité sur le réseau: dès que j'y accède, et encore plus avec certains logiciels particuliers («pair à pair», «connexion ftp»), le niveau monte de beaucoup; en deuxième exemple, dans un cas de ce genre j'ai eu droit à 121 tentatives entre 08h06 et 08h15, le 13/09/06, une toute les cinq secondes. Dans la moyenne, ça donne donc plus de 8 tentatives par minute et environ 500 par heure. Là, les «spams» sont dépassés ! Écrasés ! Ridiculisés ! Dans les pires périodes du «spamming» par courriels, j'en recevais «seulement» une quarantaine par jour… Pour la faible protection de Windows 2000, c'est simple: à peine avais-je installé la
carte et l'avais-je connectée au réseau, que mon anti-virus me prévenait (mais un peu
tard…) que mon ordinateur était infecté. Je m'interroge, me vois obligé, après
quelques tentatives de nettoyage, de réinstaller mon système, et aussi sec une nouvelle
infection dès ma première connexion au réseau. Du coup, je cherche des informations sur
les virus ou vers signalés, et m'aperçois alors qu'il s'agit donc de logiciels conçus
pour exploiter les fameuses «failles de sécurité» de Windows (manière euphémistique de
désigner les erreurs de conception du système, voire d'autres choses beaucoup moins
Donc, la délinquance virtuelle. En fait, c'est une délinquance réelle parce qu'elle a un effet réel sur l'état du réseau. Considérez par exemple que, pour le tout petit forum très peu fréquenté, donc peu visible, de ce site, j'ai droit à plusieurs «inscriptions» chaque jour et à une dizaine ou plus de «spams», ce qui signifie une occupation de la «bande passante» du réseau non négligeable. Quand j'ai lancé (ou tenté de le faire) une initiative pour lutter contre les «spams», en mars 2005, on estimait que la moitié des courriers électroniques étaient des «spams» en 2004, et on prévoyait une augmentation de cette «part de courrier» (comme on dirait «part de marché») par après; même à 50%, cela fait que la moitié du coût global de trafic est consacrée à ces messages inutiles (et parfois dangereux, quand ils contiennent des virus); avec l'invention du «spam de forum» (ou au moins sa brusque expansion) l'an dernier, on se trouve de nouveau avec un coût en bande passante pour un trafic inutile augmenté d'autant, et pas moins de danger (ces faux “posts” ainsi que les fausses inscriptions contiennent souvent des liens vers des pages qui installent des virus, vers ou chevaux de Troie sur votre machine). Et donc, voila que je découvre que ma petite machine anonyme subit entre 4 et 15 attaques par minute, ce qui implique encore une fois une occupation non négligeable du réseau, donc une limitation de plus de la «bande passante». En toute hypothèse, il est probable qu'au moins la moitié du trafic est mobilisée par ces agressions. Outre cela, les problèmes créés sont causes de pertes de temps non négligeables. Pour reprendre mon cas, l'intrusion récente de virus a provoqué une indisponibilité fonctionnelle de ma machine pendant deux jours, avant que je trouve une solution; et encore, je dispose d'assez de temps, dans d'autres circonstances je pense qu'il m'aurait fallu près d'une semaine pour rétablir son fonctionnement normal. [1] On soupçonne beaucoup Microsoft, et selon moi à raison, d'installer des «portes de sortie» (backdoors en anglais) dans ses systèmes, lesquelles permettent à cette société, soit d'accéder à votre machine, soit de faire envoyer par le système même des informations vers leur propre site. Loin que je sois paranoïaque, c'est une question de logique: les protocole réseau servant à se connecter à Internet sont anciens (le «plus récent» à un bon quart de siècle, et celui de base, TCP/IP, plus de 30 ans), stables et tout-à-fait sécurisés; il n'y a donc pas de raison qu'existent autant de «failles de sécurité», sauf à considérer qu'il s'agit bel et bien d'une action délibérée des programmeurs du système pour se ménager, donc, une de ces «portes de sortie». Hypothèse d'ailleurs validée par le fait qu'à deux reprises au moins ces dernières années Microsoft a du admettre, après la découverte de backdoors non équivoques, qu'en effet c'étaient des «portes de sortie» mais, comme toujours dans ces cas-là, soit c'était le fait d'une brebis galeuse, soit d'une erreur de manipulation des programmeurs qui auraient inséré ce code «par erreur»… |