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Coûts visibles, coûts cachés.
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U ne usine explose. Triste chose. 29 morts, des centaines de blessés, 10.000
ou 20.000 appartements, « selon les sources », et des dizaines d’établissements
d’enseignement dévastés, des centaines commerces, plus de 4.000 PME-PMI
atteintes, etc., etc., etc. Toulouse va mal. Qui paiera ? Les assurances ?
Pour partie. Les auteurs du drame ? Pour une infime partie. Reste qui ?
Et oui, le contribuable. Vous et moi. Enfin, à condition que vous payiez
des impôts, mais de toute manière vous en payez : n’acquittez-vous pas
la CSG ? Au passage, la CSG est l’impôt le plus injuste, avec la TVA : elle atteint
tout le monde, les non-imposables compris, et ces derniers n’ont même pas,
pour la partie déductible, l’opportunité de la décompter de leur déclaration,
résultat, elle leur coûte plus qu’aux riches.
Donc, amis contribuables, vous allez payer de votre portefeuille pour les erreurs
de TotalFinaElf, comme les toulousains ont payé de leur chair ou de leurs biens.
Au fait, puisque les assureurs vont payer, les primes d’assurance vont augmenter : en
théorie on cotise à une assurance pour que celle-ci assume les risques,
mais en réalité les assureurs ne le font pas ; quand leurs
bénéfices se réduisent parce qu’ils font ce pourquoi l’on paie,
ils reconstituent leurs fonds en augmentant les primes, ce qui leur permet de préserver leur
bénéfice et celui de leurs actionnaires. Est-ce normal ? Non, mais tant que vous n’en
prendrez pas conscience ce le sera. Selon moi, l’assurance mutuelle devrait être prise en
charge par l’État.
Les assureurs évaluent le coût de la catastrophe à entre quatre
et six milliards de francs (six cent à neuf cent millions d’euros). Ça,
c’est le coût des dégâts matériels. Maintenant, comme
d’habitude, il y a les « coûts induits ».
D’abord, les coûts irrécouvrables : les morts, les blessés graves
définitivement handicapés (aveugles et sourds notamment), ceux promis
à une longue convalescence et des séquelles importantes ; puis les
entreprises qui feront faillite, les employés qui perdront leur emploi, la
pollution des sols, les traumatismes psychiques. Et il y a les coûts estimables :
dépenses de santé, secours, destructions de biens, etc. « On » (M. Desmaret)
nous dit qu'« on » n'est pas responsable, que l'« on » a pris toutes les précautions
nécessaires, qu'il y a les assurances, que… Bref, que « on » ne paiera pas. Je ne
sais pas pourquoi, mais j'ai le fort sentiment que M. Desmaret est du genre à
réunir ses cadres pour leur faire une conférence sur « l'entreprise
citoyenne » – ça motive les troupes, Coco ! J'ai déjà entendu
M. Michelin faire des développements sur le sujet, à l'heure où
il se préparait à liciencier plusieurs milliers de personnes et à
solliciter l'État pour prendre une partie des frais en charge…
La question est simple : qui paiera ? Vous et moi, ou TotalFinaElf ?
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